Histoire de l'informatique au CNRS (1946-2010): une émergence contrariée

Journée thématique
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GRICAD
Pierre MOUNIER-KUHN
Jeudi 28 novembre 2019
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Le « calcul électronique » avait commencé au CNRS très tôt, avec la création de l’Institut Blaise Pascal  (1946), et très mal, avec l’échec de la « machine de Couffignal » (1947-1951). Ensuite, tandis que les autorités parisiennes cherchaient à redynamiser l’Institut Blaise Pascal, ce sont des universités provinciales qui ont développé l’analyse numérique et les grands centres de calcul académiques, sous la direction de véritables entrepreneurs de science, notamment à Grenoble et à Toulouse ; le CNRS a bientôt soutenu ces initiatives. Au milieu des années 1960, une nouvelle question se pose quand le CNRS envisage d’adapter le découpage des sections du Comité national à l’évolution des sciences : faut-il créer une commission particulière pour l’informatique ? Les discussions, conservées dans les archives, nous révèlent les représentations de cette « science encore incertaine » à l’époque. Finalement, l’informatique est intégrée à la commission de Mathématiques en 1967. Simultanément, la création de l’IRIA (actuel Inria) confirme que le CNRS n’est plus central dans la politique scientifique en ce domaine (il l’est plus en matière de service de calcul, avec la création du Circé en 1969). C’est seulement en 1975 qu’est créée une commission « informatique, automatique, analyse des systèmes, traitement du signal » qui lui permet de reprendre la main. Le processus de reconnaissance institutionnelle aboutira à la fin du siècle avec la création d’un département, puis de l’institut INS2I dix ans plus tard. 

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